La falaise de Châteauneuf-Saint-Sauves
Nichée près du massif du Sancy, à proximité des villes thermales de la Bourboule et du Mont-Dore, la ville de Saint-Sauves d’Auvergne abrite un site d’escalade de premier choix.
Accès à Saint-Sauves
Situé dans le sud-ouest de Clermont-Ferrand, une départementale vous y amène rapidement. Une fois dans le village de Châteauneuf, il vous faut le traverser et prendre à droite après la première fourche. Vous passez dans des bois. La falaise se trouve juste après sur votre gauche.
Accessible aussi bien en été qu’en hiver, la falaise de Saint-Sauves offre l’avantage d’un surplomb qui protège les grimpeurs même quand il pleut. Toutes les voies ne sont pas accessibles dans des conditions extrêmes, mais un bon nombre reste ouverte et empruntables.
La falaise étant orientée à l’ouest et située à 880 mètres d’altitude, ne vous attendez vous quand même à pouvoir y grimper facilement en plein hiver. En été, la température y reste un peu plus fraiche qu’en plaine. Pour avoi un minimum de confort, préférez plutôt la période entre avril et novembre.
Petite particularité du site, certaines années une espèce de faucon vient y nicher. Le site peut être alors fermé au mois de juin pour que l’animal puisse se reproduire en toute tranquillité.
La falaise
Elle n’est pas dans la même veine que le site du Capucin. Débutant s’abstenir ! Étant plus que débutante dans le domaine, j’ai plutôt regardé d’en bas. Le rocher est magnifique en dalles de granit compactes avec des dévers – entendez par là qu’il y a des profils en surplomb. L’escalade y est donc très technique et très physique.
La hauteur minimum est de 8 mètres et la plus grande de 25 mètres. Cela peut paraitre court mais quand on est suspendu en l’air en dessous d’un surplomb, elle vous semble très haute tout à coup. Le type de prise est constitué de réglettes et de plats souvent sans grain, la plupart du temps en position verticales. Le secteur principal compte 32 voies classées du 5c à 8b+. La plus difficile, nommée Dr Éthique est même du 9a. Les voies sont assez trompeuses. En effet, quand on commence, elles semblent d’un accès facile mais comme il y a un surplomb dans la partie supérieure, cela devient difficile d’un coup. De fait, elles comportent un relais intermédiaire qui permet de redescendre si vous ne pensez pas être capable d’aller plus loin. Des équipeurs ont installé un équipement sur broches scellées qui permet d’évoluer sans crainte au moins jusqu’à ce niveau. Au-delà, la seconde partie de l’escalade est classée entre le 6b+ et le 7b+ : Dans avec les houx, 6b+, Fais moi rêver, 7c, la diagonale du houx, 7b+ ou Dylan is Dylan, une voie 8b majeure. Et faites attention, le nom des voies ne donne aucune indication sur sa facilité d’escalade.
En dehors du site
Hormis la falaise en elle-même, le village de Saint-Sauves n’est pas une attraction touristique majeure du parc naturel des volcans. Cependant, vous pourrez vous y promener avant ou après l’escalade. Ancienne seigneurie, il reste encore un vestige du XVIème siècle a voir, le portique en pierre paré du blason de la famille Rochebaron, seigneurs de Saint-Sauve de 1410 à 1578.
Autres curiosités à voir, le tilleul séculaire, au nord du bourg, planté au XVIIème siècle, ou la borne mégalithique de 3m32, situé en dehors du village à proximité du lieu-dit des Croutes. Cette dernière, aussi appelée Pierre des quatre curés, est annexé d’une légende concernant des curés qui officiaient clandestinement pendant la Terreur à cet endroit.
Conclusion
Vous l’aurez compris, Saint-Sauves n’est pas un haut site culturel. En revanche, les grimpeurs aguerris pourront s’en donner à cœur joie sur les différentes voies praticables de ce site. Et si vous n’avez pas fini les voies qui vous intéressent dès le premier jour, n’hésitez pas à passer quelques jours dans le coin et revenir en plusieurs fois explorer ce site. Entre deux, vous avez le château médiéval de Murol avec ses troupes de cascadeurs équestres qui présentent des spectacles tout l’été. Le lac Chambon est aussi à proximité pour vous offrir des moments de détente au bord de l’eau, voire de la randonnée si cela vous tente. Et bien sûr, n’oubliez pas de déguster les spécialités auvergnates. Ce serait dommage de ne pas gouter tous les plaisirs de l’Auvergne.